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Affichage des articles du mai, 2021

Le Roi Philippe Le Bel : entre pragmatisme et fanatisme.

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  La lecture de cette incroyable biographie très bien sourcée et excellemment bien menée par Georges Minois m'a complètement laissé pantois tant je n'avais jamais lu auparavant, y compris chez le même auteur, un travail à la fois aussi sérieux mais également aussi bien vulgarisé. Le mythe Philippe Le Bel est tenace mais il est surtout romantique. Notre monde a retenu de lui une image aussi séduisante que très éloignée de la réalité, et l'historiographie ne semble pas s'être transformée au sujet de Philippe IV, le premier des Rois Maudits, premier Jacobin, premier bouffeur de curés, antipape, brute épaisse dont le cynisme n'aurait rien à envier à la puissance. Si tout n'est pas faux, la réduction du règne d'un Roi à quelques procès dont celui des Templiers, à un prétendu nationalisme et même à une certaine brutalité sont parfois inexactes, voire fausses. Surtout, cela est trompeur et montre une certaine compartimentation de la connaissance historique de nos c

Comprendre l'horrible règne de Pol Pot.

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  Pol Pot ne signifie rien. Ce pseudonyme n'a jamais rien signifié de particulier et d'ailleurs, il a été choisi uniquement pour cela : pour être vierge de tout sens. Curieuse métaphore d'un régime qui, lui aussi, a tenté de s'abstraire de toute signification, de toute grille de lecture moderne et qui a cherché à détruire tout ce qui faisait son passé, mais également son présent et son futur. Pol Pot, ou plutôt Saloth Sar de son vrai nom, a massacré le tiers de la population du Cambodge, à savoir à peu près 3 millions de personnes, et ce, en quatre années, de 1975 à 1979. Rarement dans l'histoire de l'Humanité toute entière un tel chiffre a été atteint, peut-être même jamais en aussi peu de temps, et pourtant, il y a comme une chappe de plomb posée sur le génocide cambodgien. Très longtemps, pour des raisons plus ou moins avouables, l'Occident n'a pas voulu voir ces morts par millions. D'abord, par complaisance, ensuite, par intérêt, et pour finir, p

Comprendre le pouvoir de Benito Mussolini

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  Et si Nietzsche avait su. S'il avait su que vingt ans durant, sa philosophie vitaliste et amorale règnerait en maître dans des pays de civilisation dite "avancée", s'il avait su qu'un conflit sanguinaire et terrifiant libèrerait les chaînes d'une violence brute qui n'est pas sans rappeler sa "volonté de puissance" et qui, après son réveil, connaîtrait un brusque avènement à peine contrôlé et pourtant diablement esthétisé, s'il avait su enfin que son Surhomme verrait quelques instants le jour pour finalement se noyer lamentablement dans les torrents de son propre sang en Afrique du Nord ou à Stalingrad, je ne sais pas ce qu'il en aurait pensé. Peut-être en aurait-il joui, d'un orgasme passager qui ne s'embarrasse pas des conséquences, comme souvent celui des penseurs irresponsables. Cette force surgissant de l'Histoire est appelée le fascisme. Et si le fascisme était une religion, Mussolini en aurait été son primordial prophè